Habiba Mohammadi, amatrice du pays des Pharaons

Mardi 04 Août 2020-00:00:00
' Ayman Elghandour

L’œil magique vous présente cette fois la poétesse algérienne, Habiba Mohammadi qui a travaillé à l’ambassade d’Algérie au Caire où elle a joué un rôle efficace dans le renforcement des relations culturelles entre l’Algérie et l’Égypte. Elle est restée à l’ambassade pendant de nombreuses années, presque une vingtaine, se consacrant à sa carrière poétique et académique au point qu’on l’appelait la nouvelle May Ziada. Cette jolie poétesse me rappelle la grande chanteuse Warda parce qu’elle porte en elle deux cœurs dont l’un pour l’Égypte et l’autre pour l’Algérie. Autrement dit, son ego est réparti sur ces deux pays. Pour présenter la preuve de son amour pour notre patrie, il nous faudrait avoir recours à son article «Si vous êtes arabes et n’aimez pas l’Égypte, cherchez une autre nationalité» où elle semble plus attachée à l’Égypte que les égyptiens eux-mêmes. Elle exprime son étonnement de ceux qui veulent devenir célèbres en insultant l’Égypte et son grand peuple. Persuadée de la sainteté de notre pays, elle demande à tous ceux qui mentionnent le nom de l’Egypte, de faire des ablutions avec de l’eau propre et de l’amour avant de le mentionner. Elle leur dit: «l’Egypte est la terre des prophètes, des religions et des messagers, le pays de l’Histoire, des civilisations, des arts, de la littérature et de la créativité. (…) Avant de parler de l’Egypte, lisez bien l’Histoire, et apprenez d’elle, qu’est-ce que l’Egypte ? Quelle est sa civilisation et quelle est son histoire? Quelle est sa valeur et quel est son rôle dans le monde arabe et dans l’ensemble de l’humanité ? Habiba Mohammadi est maître de conférences en philosophie de l’art à l’Université d’Alger. Elle est la première poétesse algérienne qui a réussi à faire partie de l’Union des écrivains égyptiens. De plus, elle a obtenu un doctorat de la République arabe d’Egypte. Elle écrit le poème moderne sous toutes ses formes : Haïku, Flash, épigramme et aphorisme. Sa poésie renferme un mysticisme et une philosophie.

Elle a écrit tant de recueils de poésie et d’écrits intellectuels, dont les plus célèbres sont : «Le Royaume et l’exil», «Fractures du visage», «Temps dans la nudité», «Bracelet de cheville», «Déluge d’aliénation». Elle a de même écrit un livre sur Nizar Qabbani et d’autres livres. Certains de ses ouvrages ont été traduits en anglais, mentionnons à titre d’exemple son recueil « Temps dans de la nudité » que Dr. Mohamed Anani a traduit, a considéré comme un modèle du nouveau poème en prose et l’a enseigné aux étudiants de l’Université du Caire. N’oublions pas sa dernière publication intellectuelle, intitulée «Désir de la sagesse et folie de la poésie», il s’agit d’un livre sur la relation entre poésie et philosophie à travers l’Histoire intellectuelle avec Nietzsche comme modèle. Elle a représenté l’Algérie dans plusieurs conférences culturelles et intellectuelles, ainsi que dans des festivals de poésie dans le monde arabe et à l’étranger. Elle a été honorée en Algérie et dans plusieurs pays arabes et étrangers. Elle écrit dans la presse égyptienne à travers une chronique hebdomadaire du journal, Al-Masry Al-Youm (L’Égyptien d’aujourd’hui). Elle a été nommée secrétaire nationale du bureau algérien du mouvement Poètes du monde dont le bureau principal se trouve au Chili. Beaucoup de critiques ont abordé sa création littéraire. Nous pouvons citer Mahmoud Amin Al-Alem, Shokry Ayad, Abdel-Malik Mortad, Ghada Al Samman, Ahmed Al Shahawi. Son nom est présent dans de nombreuses encyclopédies et dictionnaires: Dictionnaire sur la poésie algérienne du docteur Abdel Malik Mortad et Anthologie des poèmes arabes du haïkou du professeur Abbas Muhammad Emara. Avant de terminer, je vous présente trois poèmes courts. Dans le premier, elle dit: « Là, entre mes lobes/ Une larme tombe, un collier d’amour m’entoure/ J’encercle mon chagrin/ Pendant que mon âme demande/ De quelle étoile sommes-nous -les deux- tombés/ Pour nous rencontrer ? ». Dans le deuxième, la poétesse déclare : «Nous avons tous deux visages/ Quant à l’âme/ Elle n’est pas le troisième». Terminons avec le troisième poème : « Je vis le voyage une fois/ L’exotisme des temps me fait vivre deux fois/Une fois lorsque je suis née avec deux ego/ Une autre quand l’ego se bifurque en deux moitiés». A la fin de cet article, je salue notre poétesse algérienne Habiba Mohammadi, amatrice d’Egypte et je m’incline devant sa création littéraire.